dimanche 15 avril 2012

L'heure précieuse du conte et la vertu de la répétition.

Tiré de «Spring» de Gerda Muller, regardé présentement avec les enfants.

À tous les jour, je lis aux enfants. 
Nous lisons toutes sortes d'ouvrages, certains documents pour approfondir nos connaissances sur les saisons, la météo, l'environnement. Des albums sur la nature, les animaux et leurs diverses activités selon les saisons. De la poésie, douce et fluide, limpide et remplie de charme. Des livres drôles, pour apprendre de nouvelles chansons, pour cuisiner de nouvelles recettes, des livres beaux, pour leurs images remplies d'inspirations. Des livres d'histoires fabuleuses. Et des contes. Beaucoup de contes. J'adore les contes, pour lesquels j'éprouve une fascination et une dévotion grandiose depuis que j'ai découvert avec surprise et joie ce qu'ils pouvaient opérer chez les enfants pendant mes nombreuses années de professeure d'école à la maison chez moi puis, ensuite, auprès de mes touts-petits chéris de la garderie. Les contes font grandir l'âme et nourrissent le coeur des enfants avec un langage qui leur est étonnamment accessible.

Tiré de «Le vilain petit canard» lu actuellement.


Un conte spécial est lu aux enfants, donc, et ce à tous les jours.
Nous conservons le même conte assez longtemps, souvent plus d'une semaine. Je relis donc le même conte à tous les jours, autour du même rituel avant le dodo de l'après-midi. Si vous ne l'avez jamais essayé, je vous conseille chaleureusement d'essayer la formule! 

Le premier jour, l'histoire est toute nouvelle. Les enfants sont curieux, ils remarquent plus les images que le texte comme tel. Parfois même ils s'agitent un peu, pas toujours complètement à l'écoute. Le deuxième jour, déjà les enfants démontrent un peu plus de plaisir, et davantage de concentration. Ils se souviennent de l'histoire, mais globalement. Ils veulent toujours plus l'écouter le deuxième jour que le premier, à l'étonnement des adultes. Et on relit, toujours de la même manière, le troisième jour. Il ne faut rien changer. Les enfants vont protester! On conserve le même débit, la même intonation. Les mêmes jeux de voix. Les oreilles des enfants s'affûtent, s'affinent. La concentration des enfants augmente à mesure qu'ils «vivent» l'histoire, qu'ils la «ressentent». Qu'ils «plongent» dedans.

Quatrième jour, le plaisir augmente encore, et il s'agit d'un plaisir partagé: pour le raconteur l'histoire prend de la vie et devient encore plus naturelle et colorée.
Puis on continue, tant et aussi longtemps que les enfants se nourrissent de l'histoire. 

Les jours passent, ils anticipent les moments forts, les moments drôles, les émotions des personnages, les péripéties. Ils saisissent des sens plus profonds. Ils en viennent même qu'à découvrir de manière tout à fait autonome le sens particulier de certains mots de vocabulaires utilisés dans l'histoire, parce qu'à force de revivre l'histoire, ils la comprennent de plus en plus.

N'avez-vous jamais remarqués comment vos enfants aime que les choses ne changent pas? Ils adorent que les choses restent les même, car ils ont un profond besoin du sentiment de sécurité et de compétence que leur procure la répétition. 


R-L lit un conte à ses amis... sur les traces de sa maman :-)


La répétition permet d'accéder à des apprentissages plus subtils et plus délicats que les expériences vécus en mode «aléatoire». Bien qu'une multitude d'expériences variées soit essentielle au développement harmonieux de l'enfant, celles-ci qui ne doivent pas composer son seul menu.  Les bienfaits de la répétition chez le jeune enfant sont si importants, développant l'écoute et l'attention d'une manière unique, renforçant son sentiment de compétence, de savoir et de comprendre. Dans la répétition l'enfant se retrouve, se reconnait, se réconforte. 

En lien avec la lecture des contes, la répétition permet de vivre les histoires «intérieurement» et de se les approprier, cela vaut beaucoup plus qu'un simple divertissement. Cela permet de développer chez les petits une autre vertu fort précieuse: le plaisir que procure les choses faites lentement et conséquemment. Cela permet aux histoires de pouvoir laisser une empreinte bien plus grande à l'intérieur de l'âme et du coeur des enfants. 


Bien sûr, vous comprendrez maintenant l'importance capitale du choix des histoires en question. 


Quels messages souhaitent-t-on passer?
De quelle couleur voulons nous baigner l'état intérieur de nos petits?
De quoi voulons-nous les inspirer? 

Tiré de «L'érablière de mon grand-père», lu actuellement :-)


Les histoires que je choisis pour les enfants en vue de cette heure du conte quotidienne (parce que les livres abondent également dans ma maison et que les enfants ont en permanence accès à toutes sortes de livres) sont toujours en lien avec la saison, connectée à la lumière de ce qui se vit à la garderie et dans la vie à la maison. 

Cette connexité entre les moments, les expériences, les découvertes, les activités manuelles, les chants, les exercices de motricité et l'heure du conte, par exemple, solidifie l'enfant en lui assurant que ce qui gravite autour de lui fait du sens, est bien ancré, bien enraciné. Cela lui laisse alors toute la liberté de s'épanouir et de grandir et ce, en toute confiance envers la vie qui le porte et le supporte. La connexité permet également de fortifier et de concentrer l'esprit et développe chez l'enfant cette faculté qui lui sera fortement importante dans ses défis futurs...



Je choisis donc les histoires avec une grande précaution pour leur contenu visuel tout autant que littéraire. Des illustrations jolies et naturelles dessinées ou peintes à la main, des personnages simples auxquels les enfants s'identifient et s'attachent, des péripéties qui leur «parle», des choses de la vie sans extravagance mais toujours avec poésie, charme et fantaisie et avec une beauté dans les mots choisis, avec un rythme (de lecture, comme par exemple la répétition d'un ver, d'une phrase, d'une action d'un personnage au travers du fil de l'histoire. Cela est toujours bénéfique à l'âme et à l'oreille de l'enfant et c'est très agréable à raconter pour le conteur aussi).

Image du mois «d'avril» tirée de notre livre de poésie naturelle intitulé «La ronde des saisons» de Elsa Beskow, auteure suédoise fabuleuse dont les livres sont publiés depuis plus de 100 ans maintenant. J'utilise ce livre quotidiennement avec les enfants comme une source d'inspiration pour le cercle du matin et pour l'observation juste de la nature qu'il propose.

Lire aux enfants des textes de qualité littéraire est aussi un fabuleux cadeau à leur faire. Je n'entend pas par là des livres remplis de mots incompréhensibles, mais des écrits de bonne qualité, avec une richesse dans le style, dans le choix des mots, dans le sens, dans la manière de dérouler le conte, l'histoire.  
Habituer les enfants à cette écoute précieuse leur donne de plus une base solide et garnie pour leurs apprentissages futurs en lecture et en écriture, puisqu'elle aura su les baigner et les illuminer, les charmer et les attendrir, les émerveiller... Parce qu'elle les aura profondément touché et qu'elle laissera une empreinte des mots en eux, empreinte qui constituera une merveilleuse fondation pour leurs apprentissages à venir.
 
Image du conte «La petite tulipe rose» lu vraiment souvent depuis l'arrivée du printemps, un des favoris des enfants de la garderie. Demandez-leur de vous la raconter, vous serez surpris!!

Tiré de «Une surprise pour Pâques», magnifique livre, histoire sobre et magique en même temps.

idem. Sur ce dessin, on y voit la solidarité de tout le village pour venir en aide au lapin qui avait perdu ses oeufs.


 

vendredi 6 avril 2012

Le temps de Pâques!

En ce beau vendredi ensoleillé les enfants ce matin sont au repos, en même temps que moi :-)
Nous avons travaillés fort et nous nous sommes amusés beaucoup dans les deux-trois dernières semaines... Et voilà que Pâques est là, tout près! Mais voici d'abord un petit aperçu de nos explorations et de nos aventures...

I. touille la farine douce!

Je peux la toucher, cette farine douce?


Couture de la carte-vitrail en forme de Pâques avec des brins de laine. Sur cette photo on voit R-L (5 ans) et A. (4 ans 1/2) qui n'ont plus besoin d'aide dans ce genre de tâche, ils sont complètement autonome et travaillent très bien, leur couture était toute droite et sans accroc. De vrais champions!

Le petit N. (3 ans) découvre différentes manières d'enfiler son fil de laine. Il apprend à bien tirer entre chacun des points, et se rend jusqu'au bout comme les grands!

I. (3 ans) travaille d'une façon plus spontanée. Elle découvre que le fil ne rend pas jusqu'au bout si on ne tire pas assez entre les trous, mais elle est très fière du résultat! Bravo cocotte!



Jeu de boutons et manipulations.


Elle personnifie le lapin de Pâques. Après plus de deux semaines de lecture de contes sur le lapin de Pâques et son savant travail, j'ai sorti aux enfants les petites oreilles de lapin et le panier rempli de 10 oeufs de bois. Le jeu est simple et a été répété fort souvent: un enfant joue le lapin. Il cache les 10 oeufs que ses amis devront essayer de retrouver. Beaucoup de numération dans ce petit jeu tout simple :-) et surtout, beaucoup de joie!





Souffler des cocos!





I. fait le lapin de Pâques en apportant à ses amis une petite surprise chocolatée à la garderie.




Préparation de biscuits à l'emporte-pièce. Avant de pouvoir découper les formes, il faut réchauffer la pâte, et les mains des enfants sont toujours bien plus chaudes que les miennes!







Une joyeuse famille de lapins!

Les deux petits hommes amènent leurs voitures (vélos sans pédales) au garage.


Vélo sans pédales... excellent exercice d'équilibre et de coordination! N. est un vrai pro, il file à tout allure!





Construction formidable d'un navire-paquebot.



Deux amis de 3 ans jouent dans leur bateau et naviguent gaiment sur la mer...




A. est la capitaine en ce moment, c'est elle qui conduit le bateau qui vogue à travers les flots...

Le lendemain, on reprend le jeu. Cette fois-ci, 2 capitaines-pêcheurs, et beaucoup de prises (poissons) comme on peut le voir dans leur bateau.



«Il faut ramer pour regagner l'île... ne perdons pas courage!» disait A.

«Moi, j'attends sur l'île que les pêcheurs arrivent.» A., 3 ans.

C'est A. qui voulait poser pour un petit cliché avec Malou, notre «gros» chiot de 7 mois très doux et gentil.


Collation de lapins en ce jour de fête de Pâques: abondance de légumes! Comme mangent les vrais lapins!


Point culminant de la fête: on croyait avoir vu Tartine (notre lapine) courir dans la cour... Mais, si c'était le lapin de Pâques? Bien sûr personne ne l'a jamais vu, mais quand on s'est rendus compte qu'il y avait des cocos partout, les enfants, tout fous fous, étaient sur-excités!!! On s'est habillés en moins de 2 minutes et la course était partie! :-)) Que de magie!!!















Activité de fin d'après midi de Pâques: écraser des coquilles d'oeufs vides avec le mortier dans le but d'obtenir une poudre d'oeufs pour le jardinage anti-limace.



Soins aux semis qui poussent! :-)